Rapport :

https://www.vie-publique.fr/rapport/283201-lumieres-l-ere-numerique-commission-bronner-desinformation

Débat sur les dispositifs législatifs :

Spécialiste : Nathalie Mallet-Poujol, juriste et directrice de recherche au CNRS

Publication article sur rumeur et loi :

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Extraits du rapport :

p.19 Il est donc important de le rappeler : les théories du complot prospèrent aussi sous l’effet de conditions sociales (dé)favorables. En effet, les études témoignent d’un niveau de complotisme en moyenne plus élevé dans les pays au sein desquels les gens se sentent socialement menacés (taux de chômage élevé, par exemple) et où les institutions et les autorités sont perçues comme indignes de confiance5. Si l’on ajoute à cela que certains gouvernements ne sont pas toujours innocents de tentatives de manipulations de l’opinion publique par la diffusion de fausses informations, on comprend que de nombreux facteurs sont réunis pour assurer un certain succès aux théories conspirationnistes. Ces récits fantasmés offrent une intelligibilité politique du monde. Pour cette raison, ils peuvent être paradoxalement socialisateurs et mobilisateurs (6), permettant à certains de trouver de nouvelles coalitions, de nouvelles intégrations sociales et même une nouvelle façon de faire de la politique. Ces nouveaux cadres de socialisation influencent les attitudes et les comportements en terme de vie personnelle et sociale, mais aussi de représentation du monde environnant. Ainsi, il a été montré que l’exposition à des thèses conspirationnistes décourage la participation à la vie démocratique par le vote, alimente les préjugés, voire la violence envers certaines catégories de la population et peut conduire au rejet du consensus scientifique sur diverses questions, telles que le dérèglement climatique ou l’efficacité des vaccins (source : 7 ).

Le succès de ces récits est donc profondément enchâssé dans certaines réalités sociales largement indépendantes du monde numérique. Cependant, et au-delà des seules croyances complotistes, certaines propriétés d’Internet accroissent le potentiel de nuisance des fausses informations. L’instantanéité et l’ubiquité des réseaux sociaux, notamment, permettent à des contenus nuisibles d’apparaître et de se diffuser simultanément aux événements sur lesquels elles portent. Ainsi, toutes sortes de thèses complotistes sur l’incendie de Notre-Dame de Paris se sont mises à fleurir sur les réseaux sociaux tandis que le feu faisait encore rage. Certaines de ces théories, très partagées et commentées, ont rapidement acquis une visibilité telle qu’elles ont dû faire l’objet de démentis dans les médias, condamnés à pourchasser la désinformation. Enfin, les outils numériques décuplent les forces d’acteurs, notamment étatiques, qui cherchent à s’ingérer dans un processus électoral, manipuler l’opinion publique, tromper l’adversaire, discréditer les dissidents politiques, escroquer des victimes ou harceler des personnes vulnérables. Des services étatiques, des criminels ou de simples individus peuvent à moindre coût organiser une viralité artificielle de contenus, masquer leurs traces et leur identité, fabriquer de fausses images ou de fausses vidéos quasiment impossibles à distinguer des vraies dans le but de nuire, faire du profit, avancer leurs intérêts ou encore déstabiliser des sociétés démocratiques.

Erreur ?

Qui plus est, ce type de prescription n’est pas toujours favorable à l’information la plus sincère et la mieux argumentée. Par exemple, une étude de 2019 a montré que les recherches du terme «climat» sur YouTube ont majoritairement (54%) orienté les internautes vers des vidéos climatosceptiques (source 11). Débunké ici : https://twitter.com/Bunker_D_/status/1481388597764841479 (mais aussi par simple vérification) Pb de l’étude, elle date de 2019, et Bronner fait un raccourci dans l’analyse, c’est 50% des résultats d’une étude sur 10 requêtes autour du climat et pas sur la requête “climat”. Tout dépend des requêtes.

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“Dix termes de recherche ont été utilisés pour rechercher et analyser 200 vidéos sur les thèmes du climat et de la modification du climat, qui sont des sujets contestés dans les médias en ligne. L'outil d'anonymisation en ligne Tor a été utilisé pour la randomisation de l'échantillon et pour éviter la personnalisation des résultats. Un outil de classification qualitative heuristique a été mis en place pour catégoriser les vidéos de l'échantillon. Quatre-vingt-neuf des 200 vidéos de l'échantillon soutiennent les opinions du consensus scientifique sur le changement climatique anthropique, et les climatologues discutent des sujets climatiques avec les négateurs du changement climatique dans quatre vidéos de l'échantillon. De manière inattendue, la majorité des vidéos de l'échantillon (107 vidéos) soutient des visions du monde qui s'opposent au consensus scientifique : 16 vidéos nient le changement climatique anthropique et 91 vidéos de l'échantillon propagent des théories de conspiration simples sur l'ingénierie climatique et le changement climatique. Les vidéos soutenant la position scientifique dominante n'ont reçu qu'un nombre légèrement supérieur de vues (16 941 949 vues au total) que celles s'opposant à la position scientifique dominante (16 939 655 vues au total).”

Autre erreur, mais que j’ai souvent vue reprise dans les critiques sur Facebook :